Elle fait pleurer nos enfants, nous empêche de faire certains mouvements, ou est parfois la manifestation d’une pathologie ; la douleur est un problème de santé publique qui constitue le premier motif de consultation en ostéopathie.
Qu’est-ce que la douleur ?
Partout dans le corps, des récepteurs sensoriels que l’on peut surnommer des capteurs de danger sont répartis dans les différents tissus (os, articulations, muscles, tendons, ligaments, organes…). Constamment, ils envoient des informations à notre système d’alarme situé dans le cerveau, pour s’assurer du bon fonctionnement de notre organisme. Lorsqu’il y a un changement anormal dans les tissus, le signal varie et est interprété par le cerveau comme un danger, une menace. Pour nous en informer et nous défendre, une douleur va apparaître. Ce phénomène est connu sous le nom de nociception. L’émotion désagréable qui accompagne cette douleur nous permet de nous en souvenir, et nous protéger pour les fois suivantes, en induisant un comportement précautionneux. Elle nous permet aussi de la comprendre et la reconnaitre, spécialement quand elle resurgit de façon spontanée. Toutes les expériences douloureuses sont une réponse normale et utile de notre cerveau, qui interprète donc une information sensorielle inhabituelle, pour nous prévenir que nous devons y remédier. La douleur peut nous alerter lors d’un danger immédiat (exemple de la brûlure), elle peut aussi signifier une lésion dans le corps. Sans aller jusque-là, elle peut traduire la tension trop importante d’un muscle, un ligament, ou un déséquilibre…Si le cerveau juge cela alertant, cela créera une douleur. La douleur n’est donc pas systématiquement liée à une lésion réelle, ce qui rend son étude plus complexe. De fait, elle est subjective et repose avant tout sur le ressenti du patient, qui, lui seul, peut la quantifier et à qualifier.
Les voies de la douleur
Lorsque les récepteurs périphériques sont stimulés, ils envoient l’information à la moelle épinière, par le biais de fibres nerveuses. Cet influx nociceptif est ensuite relayé au niveau surpa-médullaire où les aires sensitives du cerveau intègrent le message douloureux. C’est à ce moment là que nous ressentons la douleur au niveau du tissu nocicepteur, c’est à dire le tissu qui envoie des influx douloureux .
La douleur chronique
Le corps est capable de se corriger seul, il s’adapte aux containtes, mais il s’épuise à lutter contre un déséquilibre permanent et arrive parfois aux limites de son adaptation. Lorsque la douleur persiste, le système d’alarme devient plus sensible, et les messages nociceptifs sont plus nombreux. Le cerveau utilise maintenant la douleur pour nous protéger à tout prix, ce qui explique en partie l’augmentation de cette dernière avec le temps, si bien que le phénomène n’est plus périphérique. Les voies centrales entrent alors en considération. La gestion de la douleur chronique est d’autant pus complexe que les composantes émotionnelle, cognitive et comportementale doivent être prises en charge, au même tritre que la composante sensorielle.
L’ostéopathe, allié de la douleur
Par un examen clinique minutieux, l’ostéopathe diagnostique et traite les structures qui sont mises en cause dans votre douleur. Si pour le patient la douleur est un baromètre au cours de la consultation, le praticien ostéopathe s’attèle à la reproduire à travers l’examen clinique pour établir son diagnostic tissulaire. Pour lui, la douleur est une information importante, mais il tient aussi compte de la mobilité des structures concernées, l’asymétrie des repères osseux, ou la modification de la texture des tissus. Ce sont les critères de la dysfonction somatique, et c’est sur tout cela que l’ostéopathe juge de l’efficacité de sa prise en charge.
Et après la séance?
Pas de panique si la douleur persiste en fin de séance. Contrairement à la médecine allopatique qui traite le symptôme, l’ostéopathie en retrace l’histoire et travaille sur des causes plus profondes. Parfois, c’est tout l’inverse, en fin de séance la douleur a disparu, mais il arrive qu’elle réapparaisse le lendemain ou surlendemain.C’est ce que l’on appelle l’effet rebond, ou crise de guérison. Dans les deux cas, l’intégration du traitement ostéopathique par le corps nécessite un peu de temps, et peut se manifester par de la fatigue, des sensations de courbatures, ou des douleurs migrantes. Ces signes sont en fait la preuve que votre corps entame un processus de guérison et de cicatrisation. C’est pourquoi il est conseillé de rester calme durant environ 48h après la séance, sans pour autant se priver de mobilité ni avoir l’appréhension de se bloquer de nouveau.